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Burundi, Une Réalité Utile, Naturelle, Durable et Innovante  
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Un peu d'histoire

Le Burundi est l'un des rares pays d'Afrique dont les limites territoriales préexistaient à la colonisation. Comme ses voisins d'Afrique centrale et de la région des Grands Lacs, le pays était autrefois occupé par les Twas (Pygmées), avant l'arrivée des populations bantoues. Ces peuples se sont étroitement mêlés pour donner naissance à une civilisation commune, utilisant la même langue bantoue, le kirundi. Par la suite, s'appuyant sur cette tradition orale controversée, on a voulu distinguer deux groupes de populations, définis par des critères raciaux: les Hutus, petits, bantous et agriculteurs, qui seraient les premiers occupants; les Tutsis, grands, « hamitiques » ou d'origine éthiopienne, pasteurs et qui seraient arrivés plus tard. Or Hutus et Tutsis parlent la même langue, partagent la même civilisation, sont agriculteurs et éleveurs, et on n'a pu établir le fait de la migration tutsie. L'unification du Burundi a été amorcée par le mwami (souverain) Ntare Rutshatsi (fin du XVIIe siècle), fondateur de la dynastie non tutsie Baganwa, originaire du Buha, au sud-est du pays. Ntare Rutshatsi, après avoir uni les hauts plateaux du centre, pays où l'élevage était prépondérant, encouragea le développement de l'agriculture. Ces transformations économiques entraînèrent une forte croissance démographique. Au milieu du XVIIIe siècle et vers 1830, le Burundi se heurta au Rwanda, qui, mieux organisé militairement, l'emporta.

Mais l'expansion se poursuivit, à la fin du XVIIIe siècle, sous Ntare Rugamba (1796-1850) dans le Bugesera et le Buyogoma (au nord-est) et dans le nord-ouest vers l'Imbo. Ce mwami donna naissance au Burundi moderne. Il se dota d'une puissante armée, très entraînée, et conquit un territoire important. Il utilisa également son armée pour se défendre contre les attaques du royaume du Rwanda. Il organisa ensuite ses conquêtes, écrasant les révoltes intérieures de certains chefs, et surtout divisant le royaume en provinces; dans les provinces lointaines le pouvoir était délégué à des administrateurs choisis parmi les princes de sang royal, membres du clan Baganwa; ailleurs, à des Tutsis ou des Hutus; ceux-ci jouaient aussi un grand rôle comme ritualistes royaux. Sous le règne de Ntare Rugamba, la société burundaise continua ainsi à se structurer en deux classes: les Hutus et les Tutsis. Entre ces deux catégories, les voies de promotion sociale ou de régression étaient nombreuses: un Hutu pouvait devenir tutsi et réciproquement. Cette division essentiellement sociale fut par la suite renforcée par la colonisation belge, et prit dès lors un aspect ethnique. Aussi, ce qui n'était qu'une simple hiérarchie dans une société unitaire devint pendant la colonisation une profonde division.

Vers 1850, le territoire du Burundi avait atteint sa plus grande configuration. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le Burundi entra dans une période de crise, causée par l'expansion des réseaux du commerce swahili à l'est, par celle des Ngoni au sud, par celle de Mirambo au nord-est, et surtout par l'apparition d'une vague d'épidémies (choléra, variole), d'épizooties et de famines.

L'arrivée des Européens

L'arrivée des Européens a été tardive. Richard Burton et John H. Speke furent les premiers explorateurs européens à atteindre, en 1858, le Burundi. Livingstone et Stanley les suivirent en 1871, Oscar Baumann en 1890... Précédés par les missions catholiques, qui, dès 1879, tentèrent de s'implanter dans le royaume, les Allemands créèrent Usumbura en 1899 et imposèrent peu à peu leur protectorat au vieux roi Mwezi Gisabo (1850-1908), dont le pouvoir était miné par l'anarchie et les luttes intestines (1903). Mais la domination allemande fut brève: l'Allemagne perdit ses territoires africains pendant la Première Guerre mondiale.

La Belgique, qui occupa le Burundi en 1916, reçut après la Première Guerre mondiale un mandat de la SDN (Société des Nations) pour l'administrer. En 1925, le Rwanda-Urundi fut rattaché au Congo belge tout en conservant une personnalité juridique distincte. Remodelant le pays à l'image du Rwanda, l'administration coloniale s'appuya sur le mwami, sur les chefs coutumiers et surtout sur les Tutsis, tandis que les Hutus étaient exclus du pouvoir. Le poids des missions s'accrut mais la christianisation de masse a été tardive. Se souciant peu de la mise en valeur économique du pays, les Belges se heurtèrent notamment à des résistances récurrentes dans diverses provinces entre les deux guerres mondiales.

L'indépendance

La marche vers l'indépendance du Burundi, dont l'autonomie fut décrétée en 1959, se présentait mieux qu'au Rwanda, grâce au charisme de Louis Rwagasore, un fils du mwami, fondateur (1958) de l'UPRONA (Parti de l'unité et du progrès national) et opposé à toute discrimination raciale entre Hutus et Tutsis ; son assassinat, quinze jours après qu'il eut remporté les élections législatives du 18 septembre 1961 instaurant une monarchie constitutionnelle, déstabilisa le pays. L'indépendance du Burundi fut néanmoins proclamée le 1er juillet 1962. Malgré les tentatives d'apaisement menées par le mwami Mwambutsa IV, les tensions entre Hutus et Tutsis s'exacerbèrent. En 1965, un coup d'État manqué, au cours duquel le Premier ministre Pierre Ngendandumwe fut assassiné, fut suivi de l'exécution des dirigeants hutus et de massacres interethniques qui firent des milliers de victimes parmi les Hutus. Le mwami Mwambutsa IV fut déposé et remplacé par son fils, Ntaré. L'année suivante, Ntaré fut à son tour déposé par un nouveau coup de force mené par le Premier ministre Michel Micombero, qui renversa la royauté et fit du Burundi une république. S'étant proclamé président, Micombero mit en place un régime autoritaire dominé par les Tutsis. En 1972, une révolte des Hutus provoqua une sauvage répression et le massacre de 100.000 à 300.000 d'entre eux. Déconsidéré, Micombero fut renversé en novembre 1976 par un Comité suprême révolutionnaire d'officiers tutsis, sous l'autorité de Jean-Baptiste Bagaza qui, prônant la réconciliation nationale, occulta la question ethnique, et s'opposa à plusieurs Églises chrétiennes en limitant la pratique du culte.

En 1987, Bagaza fut chassé à son tour par le major Pierre Buyoya. Celui-ci apaisa tout d'abord le conflit qui opposait l'Église catholique et l'État en rétablissant les libertés religieuses. Les affrontements interethniques entre les Tutsis (qui, bien que minoritaires, détenaient la quasi-totalité des postes politiques et économiques du pays) et les Hutus reprirent en août 1988, faisant de nouveau plusieurs milliers de morts et entraînant un exode vers le Rwanda; à la suite de ces affrontements, Buyoya fut amené à amorcer une transition démocratique et à constituer le premier gouvernement composé à part égale de Hutus et de Tutsis. En 1992, une nouvelle Constitution instaura le multipartisme. En juillet 1993, des élections pluralistes portèrent à la présidence un Hutu, Melchior N'Dadaye, dirigeant du FRODEBU (Front pour la démocratie au Burundi) qui refusait les clivages ethniques. Son assassinat, cent jours plus tard, par des militaires tutsis (20 octobre 1993), plongea de nouveau le pays dans le chaos jusqu'à l'élection à la présidence, par l'Assemblée nationale, de Cyprien Ntaryamira (janvier 1994). Mais, le 6 avril 1994, la mort de Ntaryamira, tué, en compagnie du président rwandais Juvénal Habyarimana, dans un attentat contre leur avion, livra le pays à une nouvelle lutte sanglante opposant l'armée tutsie aux milices hutus. En octobre 1994, tandis que les massacres interethniques se poursuivaient, l'Assemblée nationale désigna Sylvestre Ntibantunganya (Hutu) président par intérim. Il fut renversé, le 25 juillet 1996, par un coup d'État conduit par le major Pierre Buyoya. Réunis à Arusha (Tanzanie), les dirigeants africains condamnèrent ce nouveau putsch, et les pays voisins du Burundi décrétèrent un embargo économique qui fut prolongé le 21 février 1998, lors du sommet de Kampala (Ouganda). En juin, Pierre Buyoya fut réélu à la présidence du pays et maintint Pascal-Firmin Ndimira à la direction du gouvernement. Cependant la situation sanitaire et alimentaire de la population demeurait préoccupante, notamment pour les Hutus, déplacés de force par l'armée et regroupés dans des camps en périphérie de la capitale. En 1999, l'urgence de la situation poussa les pays voisins à lever l'embargo économique institué en 1996.

En avril 2001, une nouvelle tentative de coup d'État, plongeait le pays dans une nouvelle phase d'instabilité. En juillet, alors que la guerre civile avait déjà fait plus de 200.000 morts, un accord était signé entre les différentes forces politiques, prévoyant une période de transition de trois ans, pendant lesquels le pays aurait pour président chef de l'État en place, Pierre Buyoya, tandis que le vice-président serait Domitien Ndayizeye, pendant dix-huit mois. Au cours des dix-huit mois suivants, les deux hommes devraient permuter.

Malgré les critiques du comité de suivi des accords d'Arusha à l'encontre du gouvernement, en particulier en ce qui concerne la modification de la composition ethnique de l'armée et de l'administration, c'est-à-dire un rééquilibrage ethnique de ces deux institutions, l'exécutif Hutu-Tutsi fonctionne. Cependant, le 7 juillet 2003, les forces hutu des CNDD-FDD (Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie), en coalition avec le PALIPEHUTU-FNL (Parti pour la libération du peuple hutu-Forces de libération nationale) attaquent Bujumbura. 40.000 habitants fuient la capitale. Un accord de paix (protocole de Pretoria) est néanmoins signé le 15 novembre 2003 entre le président Ndayizeye et le chef des CNDD-FDD. La principale branche de la rébellion (CNDD-FDD) entre au gouvernement, au sein duquel elle détient quatre ministères et dispose également de postes de haut rang dans les autres institutions, conformément à l'accord d'Arusha.

Le CNDD-FDD, dirigé par Pierre Nkurunziza, s'impose dès lors comme l'un des principaux acteurs politiques en obtenant la majorité absolue aux élections communales du 5 juin 2005 (1 781 sièges sur les 3 225 à pourvoir) avec 62,9 % des voix, contre 20,5% pour le FRODEBU et seulement 5,3% pour l'Uprona. Le CNDD-FDD, majoritairement hutu, dispose désormais de la majorité absolue dans 11 des 17 provinces du pays. Une victoire sans appel qui annonce la recomposition du paysage politique après douze années de guerre civile et met un terme au long tête-à-tête entre l'UPRONA et le FRODEBU. Mais le vote a aussi rappelé que certains rebelles (PALIPEHUTU-FNL) n'ont pas encore déposé les armes (le jour du scrutin, 6 communes ont été la cible de violences). Ces opérations d'intimidation révèlent que la trêve conclue le 15 mai 2005 à Dar es Salaam avec les forces du PALIPEHUTU-FNL reste fragile. Le CNDD-FDD remporta également les élections législatives du 4 juillet 2005 et les sénatoriales du 29 juillet. Nkurunziza est donc élu président le 19 août et investi le 26 août 2005.

Après 5 années, l'érosion du pouvoir conduit à un certain agacement au sein des autres groupes Hutus, le CNDD-FDD obtient une majorité des 2/3 aux élections communales du 26 mai 2010; immédiatement, les partis Hutus signataires des accords d'Arusha dénoncent des fraudes massives, tandis que l'ONU et l'UE, qui supervisent le scrutin, assurent ne pas avoir observé de graves irrégularités. Peu après, une émeute éclate dans un faubourg de Bujumbura, les manifestants ont découverts une urne remplie de bulletins non-décachetés, dans un quartier acquis aux Hutus anti-Nkurunziza, il y a plusieurs blessés. Le 2 juin, des leaders de l'opposition Hutu sont arrêtés, tandis que Ban Ki-moon débarque au Burundi pour appeler à la poursuite du processus électoral... il ne rencontre que le président, ce qui est vêcu par les opposants comme une trahison de la communauté internationale.

Le lendemain, les partis Hutu d'opposition (PALIPEHUTU-FNL, etc...) décident le boycott total des élections présidentielles du 26 juin, le 5 juin, l'ancien président Ndayizeye, qui faisait la course pour remplir les voies, minoritaires, de sa communauté, décide de rejoindre la contestation. Le 7 juin, le gouvernement interdit toute campagne pour l'abstention, ce qui radicalise la divergence. Nkurunziza, adoubé par l'ONU, fait désormais la course seule, sûr d'une victoire à 100%... le Burundi entre dans une nouvelle période de crise. A partir du 12 juin, on observe une recrudescence d'attaques éparses à la grenade... autour du siège du leader des FNL, placé de fait en résidence surveillé, des échauffourées éclatent à partir du 16 juin.

Sources:

http://www.afrique-planete.com/burundi/histoire.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Burundi

http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/burundi.htm



 

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